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Traitements de semence insecticides : Qu’en est-il en 2020?

22/1/2020

 


Geneviève Labrie est entomologiste au Centre de référence en agroalimentaire de Mirabel (CRAM), mais est surtout connue pour ses travaux sur le ver fil-de-fer au CÉROM. Dans le cadre du colloque Santé des sols le 7 janvier dernier, elle a présenté aux conseillers et producteurs un ‘’défrichage’’ des informations sur les ravageurs des semis au Québec, comme ce fameux ver fil-de-fer (VFF). Sachant que les traitements de semences néonicotinoïdes (CRUISER, PONCHO) engendraient la mortalité des abeilles et d’autres insectes bénéfiques, elle a colligé de nombreuses études sur ce qui se fait ailleurs. Son premier constat : l’espèce dominante au Québec (le taupin trapu avec 72% des captures) n’a fait l’objet d’aucune recherche ailleurs dans le monde.

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On ne savait donc pas contre qui on se battait ni à quel seuil économique ces dommages justifient l’usage de pesticides. Ailleurs dans le monde, le seuil se situe entre 1 et 5 VFF/piège selon la taille des vers fil-de-fer. Après avoir mené des recherches sur cette espèce, des chercheurs québécois ont déterminé que le VFF dominant au Québec et en Montérégie ne justifie pas de traitement de semence insecticide (TSI) en deçà de 3 VFF/piège, un seuil ‘’très conservateur’’. Dans les sites étudiés à l’échelle du Québec de 2011 à 2016, on ne trouvait que 3,7 % des sites où le seuil économique d’intervention était atteint. Deux autres ravageurs souvent utilisés pour justifier les traitements de semences sont la mouche des semis et les vers blancs aussi appelés hannetons. Mais selon son étude réalisée sur 29 602 plantules de maïs en 2016, les dommages économiques seraient encore plus rares que pour les VFF pour ces deux groupes d’insectes, car sur 218 plantules endommagées par les ravageurs de sol, 165 l’ont été par les VFF, 24 par la mouche des semis et 29 par les vers blancs.

Elle met également les producteurs en garde : les diamides (LUMIVIA, FORTENZA, LUMIDERM) utilisés comme TSI de remplacement seraient tout aussi dommageables pour la faune que les néonicotinoïdes, même si ceux-ci ne nécessitent pas encore de prescription agronomique. De plus, ces traitements sont encore souvent appliqués sur les semences par défaut, sans que le producteur ne les demande. Ainsi donc, l’utilisation d’insecticides de semences devrait se limiter aux champs à risque seulement, donc les champs sablonneux et les retours de prairies pour le VFF, et les champs recevant du fumier au printemps pour la mouche du semis. On peut entre autres retrouver d’excellents modèles sur www.cerom.qc.ca/vffqc/ et demander un dépistage des ravageurs du sol ou des conseils à son agronome en cas de doute. Des méthodes alternatives souscrivant à la gestion intégrée des ennemis des cultures (GIEC) sont également en développement, notamment l’utilisation de sarrasin et/ou de moutarde brune en biofumigation à faire une ou deux années avant la culture à risque (couper 45 jours après leur semis et enfouir par la suite) et l’homologation à venir de biopesticide, dont des champignons entomopathogènes à inoculer sous forme de granules au moment du semis.  Elle a suggéré d’autres moyens de lutte dont la rotation avec des cultures non ciblées telles que le soya, les cultures de couverture (ex. : haricot d’Espagne, lupin, sarrasin, ray-grass), des granules de téfluthrine déposées dans la raie de semis et des cultures-pièges (ex. : pois et lentilles intercalaires dans le blé).

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Pour toute question, n’hésitez pas à nous contacter.  Il nous fera plaisir de vous aider.

Philippe Jetten-Vigeant, agr.
Conseiller en agroenvironnement,
Viticulture et grandes cultures

Avec la participation de Daniel Simard, agronome sénior au Dura-Club inc.


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